L’enrochement est une technique de stabilisation ou de délimitation de zones naturellement instables au moyen de roches. Ce procédé est utilisé à des fins décoratives ou en guise de mur de soutènement en cas de terrain pentu ou de cours d’eau afin de le prévenir de l’érosion.
La composition de l’enrochement
L’enrochement se constitue de blocs de roches issus des carrières ou extraits sur place. Les blocs de roches utilisés doivent avoir une dureté suffisante pour être manipulés par les pelles mécaniques. C’est pourquoi, les roches calcaires et magmatiques (le balsate et le granite) sont préférées aux roches plus fragiles telles que les roches de schistes ou de grès.
Les types d'enrochement : le choix des roches
Les roches doivent être de qualité identique et bénéficier d’une dureté suffisante. De plus, les roches employées doivent offrir une résistance mécanique élevée à la compression et aux intempéries (gel). Pour ce faire, les roches choisies doivent être de formes et de calibres identiques.
Le dimensionnement dépend de la pente du talus, de la nature du sol et en cas d’enrochement dans un cours d’eau, de la puissance du cours d’eau. On distingue 3 catégories de classes granulaires :
- le petit enrochement englobe les roches comprises entre 45 et 250 mm ;
- l’enrochement moyen désigne les roches comprises entre 5 et 300 kg ;
- le gros enrochement comprend les roches dont le poids est supérieur à 300 kg.
Les roches sont soumises en amont à plusieurs essais visant à contrôler leur usure (la résistance à l’usure est mesurée à l’essai Micro-Deval), leur durabilité en fonction du type de climat (climat méditerranéen, océanique ou continental), leur résistance à la fragmentation (essai de fendage). Il revient à l’ingénieur géologue de vérifier la qualité et la durabilité des différents types de roches.
Note : les roches retenues pour l’enrochement doivent être conformes aux exigences de la norme NF EN 13383‐1 (Enrochement –Partie 1 – Spécifications).
La mise en œuvre de l’enrochement
La mise en œuvre de l’enrochement à des fins décoratives ou pour réaliser un mur de soutènement suppose en amont la réalisation d’une étude géotechnique du sol afin de déterminer la qualité du sol et sa capacité portante.
Si le terrain le permet, l’enrochement implique la réalisation d’une première rangée de roches appelée ancrage. Cette rangée est enfouie dans le sol à une profondeur de 60 cm environ. Un matériau géotextile est posé au préalable entre le sol et l’enrochement afin d’assurer une meilleure répartition de la pression sur le sol. Cette rangée est réalisée au moyen de blocs angulaires, imposants et lourds afin de garantir la stabilité de l’ouvrage. Les rangées suivantes sont constituées de pierres de dimensionnement important auxquelles on ajoute des pierres de tailles moindres pour combler les cavités entre les grosses pierres.
Note : la réalisation d’un enrochement implique un contrôle régulier de la stabilité de la pente et de l’ouvrage.
L’enrochement : quels prix ?
Le tarif appliqué pour la réalisation d’un enrochement dépend du type d’enrochement (enrochement décoratif ou de soutènement), de la nature des roches utilisées mais également de l’accessibilité du chantier et du coût du transport des matériaux. À titre indicatif, comptez entre 90 € et 200 € le m².