Créer un jardin écologique est une affaire de patience. C’est à travers une multitude de petits gestes que vous installerez peu à peu un milieu vivant, favorable à des végétaux sains, où les populations de nuisibles se réguleront d’elles-mêmes. Le recours à des produits de traitement et à des insecticides biologiques suffira alors pour que vos fleurs et vos légumes soient en pleine forme.
Ce faisant, vous contribuerez à protéger dans votre environnement le sol, l’air et l’eau contre les pollutions causées par les produits chimiques. Sans compter que vous limiterez votre consommation d’eau et d’énergie !
1. Recyclez les déchets de la maison et du jardin
Pour créer un jardin écologique, recyclez ! Récupérez les matériaux naturels issus de la maison et du jardin et transformez-les.
Fabriquez votre compost
Dans un composteur, déposez différentes matières organiques telles que tontes de gazon, fleurs fanées, épluchures de fruits et légumes, pain sec, fruits et légumes trop avancés pour être consommés, mouchoirs en papier, etc.
Vous obtiendrez un compost extrêmement utile à la fois comme amendement et comme engrais naturel (et gratuit) pour votre jardin.
Fabriquez votre paillis
Le paillis est indispensable au jardin écologique. Fabriquez-le très facilement en recyclant les tontes de gazon, les feuilles mortes ou les petits déchets de jardin.
Conseil : il est nécessaire de bien faire sécher les tontes de gazon en les étalant 2 à 3 jours au soleil.
Fabriquez votre BRF (bois raméal fragmenté)
Le BRF est le résultat du broyage de branches de petit diamètre fraîchement coupées. Épandu puis incorporé une saison plus tard au sol, il peut améliorer considérablement sa structure et agit comme un engrais puissant.
2. Favorisez la biodiversité pour un jardin écologique
La biodiversité au jardin désigne entre autres :
- la présence de végétaux variés, aussi indigènes que possible, avec dans l’idéal une zone de friche à l’état naturel ;
- la présence d’une faune auxiliaire que vous protégerez et attirerez en implantant des haies champêtres, en laissant des tas de pierres et autres cachettes pour les petits animaux, en construisant des abris pour les oiseaux et les chauves-souris ou des hôtels à insectes.
Votre jardin deviendra ainsi un milieu vivant dans lequel des équilibres écologiques se mettront peu à peu en place naturellement, avec moins de maladies et une régulation spontanée des insectes et des ravageurs.
3. Adaptez vos techniques de travail du sol
Dans un jardin écologique, on limite autant que possible voire on supprime le bêchage :
- Remplacez chaque fois que possible l’usage de la bêche par celui de la grelinette :
- vous respecterez l’écosystème naturel du sol et éviterez de détruire les micro-organismes et les vers de terre contribuant à aérer et ameublir la terre ;
- vous améliorerez ainsi de façon naturelle la fertilité du sol.
- Si vous voulez aller plus loin encore, adoptez la technique sans labour qui supprime tout travail de la terre : il s’agit de recouvrir le sol de 4 à 5 cm de matière organique et de laisser ce paillis en place plusieurs mois, afin que les vers de terre et les micro-organismes du sol transforment la terre sous le paillis en matière organique fine.
4. Adoptez le paillage
Le paillage du sol est une technique écologique offrant de nombreux avantages au jardin :
- Il limite le désherbage et le recours à des herbicides chimiques.
- Il permet de moins arroser et ainsi d’économiser l’eau.
- Il protège le sol de l'érosion provoquée par de fortes pluies.
- Si le paillage est végétal (tontes de gazon, etc.) ou organique (compost, fumier), il améliore la vie et la fertilité du sol en se décomposant.
5. Plantez des végétaux adaptés à votre climat et à votre sol
Plantez au jardin d’agrément, au potager ou au verger des végétaux choisis en fonction du climat, des conditions locales et de votre sol :
- Respectez les zones de rusticité (résistance au froid).
- Choisissez des végétaux adaptés à votre sol (argileux et lourd, sableux, calcaire, etc.).
- Fournissez-vous chez des pépiniéristes locaux qui vous vendront des plantes élevées dans votre région, offrant les meilleures conditions de reprise.
Vos plantes seront robustes, naturellement en bonne santé, ce qui limitera votre recours aux amendements, engrais et produits de traitement.
6. Utilisez les associations de plantes et les plantes compagnes
Le principe des associations de plantes s’applique surtout au potager, parfois au verger et au jardin d’agrément. Il permet d’obtenir plusieurs résultats appréciables dans un jardin écologique :
- Favoriser la croissance de certaines plantes cultivées les unes à proximité des autres : par exemple, l'aneth stimule la croissance des concombres…
- Éviter que des plantes empêchent la croissance de plantes voisines : par exemple, les pommes de terre et les tomates s’empêchent mutuellement de bien pousser.
- Lutter contre certaines maladies : par exemple, les plantes aromatiques (lavande, ciboulette, etc.) limitent les maladies des rosiers ; l’ail et l’oignon limitent la cloque du pêcher et la tavelure du pommier.
- Éloigner les insectes et autres nuisibles : des myosotis plantés près des framboisiers limitent les invasions du ver du framboisier ; des soucis plantés au potager repoussent les pucerons, les mouches blanches et les doryphores ; plantés près des rosiers, ils limitent également les invasions de pucerons…
7. Pratiquez la rotation des cultures
La rotation des cultures s’applique surtout au potager, où il faut éviter de cultiver les mêmes légumes deux années de suite au même endroit,ce qui limite :
- l'épuisement des ressources du sol en éléments minéraux ;
- la propagation des maladies ;
- la multiplication des insectes nuisibles.
Au jardin d’agrément, des exemples existent aussi : par exemple, ne replantez pas un rosier à l’emplacement exact où vous en aviez cultivé un autre.
8. Éliminez les pesticides et insecticides chimiques
En matière de jardinage écologique, ayez en tête qu'il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Si vous appliquez les règles énoncées dans les étapes 1 à 7 ci-dessus, vous avez déjà effectué un pas énorme en termes de prévention.
Toutefois, s’il est malgré tout besoin de traiter certains végétaux sujets aux maladies :
- traitez en priorité préventivement (par exemple vos rosiers, vos arbres fruitiers, vos tomates) ;
- ou traitez dès que les premiers signes d’une maladie ou d’une infestation apparaissent.
Remplacez dans tous les cas les traitements chimiques par des traitements entièrement naturels :
- Purins, décoctions et infusions de plantes fabriqués par vous-même ou achetés dans le commerce.
- Introduction d’insectes ou de larves utiles au jardin, comme les larves de coccinelles qui se chargent de dévorer les pucerons.
- Bacille de Thuringe : bactérie naturelle, inoffensive pour l’environnement et la faune, conditionnée en poudre, qui permet de lutter contre plusieurs parasites (teignes, chenilles, tordeuses, mineuses).
- Autres traitements bio : savon noir, bicarbonate de soude, cannelle, solution à base de lait…
9. Utilisez des engrais naturels pour un jardin écologique
En adoptant des pratiques de jardinage bio, vous aurez moins besoin de recourir aux engrais. Lorsque vous le faites, utilisez des engrais naturels :
- Compost et fumier : ce sont à la fois des amendements, qui améliorent la structure de votre sol, et des engrais qui lui apportent des éléments nutritifs.
- Engrais verts (phacélie, vesce, etc.) : semez-les sur une parcelle inoccupée. En automne, coupez-les, broyez-les et enfouissez-les dans le sol.
Article
- Purins de plantes : outre leurs propriétés contres les maladies, certains constituent aussi d’excellents engrais (consoude, ortie, etc.).
- Engrais organiques du commerce : sang desséché, corne broyée, guano, algues, poudre d’os, tourteau de ricin, etc.
10. Économisez l’eau et l’énergie
Économisez l’eau
- Au jardin d’agrément, privilégiez les plantes qui ont besoin de peu ou pas d’arrosage.
- Utilisez les bonnes méthodes d'arrosage : par exemple, au potager, privilégiez l’arrosage goutte à goutte.
- Paillez vos végétaux pour limiter l’évaporation de l’eau.
- Enfin, installez un récupérateur d’eau de pluie.
Limitez le recours aux outils thermiques ou électriques
- Limitez ou supprimez la pelouse et ses tontes : remplacez le gazon par des couvre-sols (géraniums vivaces, lamiers, pachysandra, etc.) ou par une prairie fleurie qui se fauche une fois par an.
- Plantez des haies champêtres qui ne réclament presque pas de taille et favorisent en outre la biodiversité.